Expatriation : 18 raisons de quitter la France.

Parce que la crise a quarante ans, parce que les jobs sont rares, parce que les salaires sont bloqués, parce que la hiérarchie nous pèse, parce que les talents sont ignorés, parce que les baby-boomers s’agrippent au pouvoir, parce que les banquiers sont frileux, parce que la paperasse nous étouffe, parce que le fisc nous étrangle, parce que les apparts sont trop chers, parce que Hollande cafouille, parce que le Front national explose, parce que l’UMP implose, parce que la déprime est contagieuse, parce qu’il pleut, parce qu’il fait froid, parce qu’on n’en peut plus de râler contre ce pays de râleurs… et parce qu’on a envie de se faire voir ailleurs, d’aller là où l’herbe est plus verte, le soleil plus présent et les rapports plus chaleureux.

Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises motivations, on a toujours raison de vouloir quitter la France. Au moins un temps, pour voir, comprendre et grandir. Pour réussir sa vie pro et enrichir sa vie perso dans un monde multinational, il faut se confronter à d’autres univers et métisser son expérience.

J’ai fait ça. Un jour, je suis parti à trois heures d’avion dans la métropole électrique d’un pays presque émergent. J’ai vécu près de cinq ans dans une capitale économique qui se métamorphose à vue d’œil et où tout semble encore possible. Une ville un peu déglinguée, sauvage et bling-bling, qui sent l’essence, le shit et les grillades. Dans cette terre de contrastes,  comme on dit dans les dépliants touristiques, les bidonvilles sont accolés au Beverly Hills local et on croise plus de Porsche qu’à Paris, mais bien moins de niqabs qu’à Lyon. J’ai trouvé à Casablanca un mode de management anar­cho-féodal, indolent en apparence, souple en réalité. Car il y a là-bas une énergie qui se transmet par capillarité, il y a des hommes et des femmes qui vivent avec grâce et panache ; ils m’ont appris bien plus que ce que je leur ai donné (lire à ce sujet :  S’expatrier à Casablanca : une métropole abordable et énergisante ).

Comme le dit Pierre Nanterme, le Français qui dirige Accenture, l’une des boîtes les plus cosmopolites du monde, dont Management dresse le portrait dans le numéro en kiosque : « Ce n’est pas ce que vous apportez qui fait la différence, mais ce que vous comprenez du pays.»

Vous avez raison de vouloir partir. Et vous n’aurez pas tort de décider de revenir. On part pour changer de vie. Et, quand on revient, la vie nous a changé.

Edito rédigé par le rédacteur en chef de Management, Eric Le Braz

 

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