Créer sa boite : 27 grands patrons révèlent le secteur qu’ils choisiraient.

Créer sa boite : 27 grands patrons révèlent le secteur qu'ils choisiraient

Le JDN a interrogé les figures de proue de l’économie tricolore sur leurs éventuelles idées de business. Les réponses sont parfois surprenantes.

A l’heure où le gouvernement fait de la création d’entreprise une piste privilégiée pour la baisse du taux de chômage et le retour à l’emploi, le JDN a voulu réveiller la fibre entrepreneuriale qui anime – ou pas – tous les grands patrons. Une trentaine de dirigeants de premier plan se sont prêtés au jeu, en répondant aux trois questions suivantes* : « Si vous deviez créer une entreprise aujourd’hui, dans quel secteur le feriez-vous ? » « Le feriez-vous en France ? » « Pourquoi ? »

La majorité des grands patrons interrogés ont répondu de manière purement fictionnelle. D’autres nourrissent des projets de création d’entreprise à court terme et ont accepté de partager leurs idées de business avec les lecteurs du JDN. D’autres, encore, ont brandi leur « joker », considérant qu’il est temps de passer le flambeau aux nouvelles générations.

Frédéric Oudéa (Société générale) créerait « une activité innovante de distribution de crédit », Nicolas de Tavernost (Groupe M6) se lancerait dans l’agroalimentaire !

Ce qui en ressort ? Les figures de l’économie tricolore ne monteraient pas forcément leur boîte là où leur pédigrée nous amène à les attendre. Si Frédéric Oudéa (Société générale) créerait « une activité innovante de distribution de crédit », Alexandre Ricard (Pernod Ricard) choisirait le e-commerce, Philippe Wahl (La Poste) les services aux seniors et Nicolas de Tavernost (Groupe M6) se lancerait dans l’agroalimentaire ! Sans parler de Louis Gallois (PSA) qui, lui, avait « pensé à une librairie ».

Autre enseignement, tous ne choisiraient pas la France pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Sur les 26 qui ont répondu à cette question, 19 optent pour l’Hexagone, 4 hésitent et 3 répondent non.

Mais tous en profitent pour faire passer leur message. Parfois sous forme de conseil, comme chez Nicolas de Tavernost (un des hésitants) : « Il faut absolument que la France administrative modifie son comportement pour encourager et valoriser les entrepreneurs ». Ou encore Jean-Louis Chaussade (Suez Environnement) : « J’aime mon pays, il regorge d’atouts, de gens dynamiques et imaginatifs. Il faut juste être capable de réduire progressivement nos pesanteurs. »

3 patrons ne créeraient pas leur entreprise en France. 4 hésiteraient

 

D’autres se montrent autrement plus sévères, tel Henri Lachmann (ex Schneider Electric) : « La réussite économique n’est pas appréciée en France et on y met énormément de barreaux. » Philippe Salle (désormais à la tête d’Elior mais qui dirigeait Altran quand nous l’avons interrogé) n’y va pas non plus par quatre chemins : « Je ne monterais certainement pas mon entreprise en France, qui n’est pas un environnement favorable pour la création d’entreprise, et c’est bien dommage. D’autres pays offrent une bien plus grande souplesse, comme l’Angleterre. »

« J’aime mon pays, il regorge d’atouts, de gens dynamiques et imaginatifs » (Jean-Louis Chaussade)

Des témoignages rudes contrebalancés par des messages d’amour (Pierre Kosciusko-Morizet, ex PriceMinister : « La France est un formidable pays pour créer une entreprise, avec de formidables ingénieurs, ce qui est essentiel pour mon projet ») et une bonne dose de pragmatisme (Jean-Pierre Petit, McDonald’s France : « Il faut créer une entreprise là où l’on trouve de la valeur ajoutée. Si je faisais de la mode, je démarrerais probablement en France »).

 

Voici tous les grands patrons interrogés par le JDN :

  • Yvon Breton (AG2R La Mondiale) : « La retraite, la prévoyance, la santé, sans oublier la protection financière, constituent des enjeux de société majeurs et autant de défis passionnants à relever » (Voir)
  • Laurent Caraux (El Rancho) : « Je sors mon « joker » et préfère continuer d’admirer la créativité des entrepreneurs issus de la génération Y et Z… » (Voir)
  • Pierre-André de Chalendar (Saint-Gobain) : « Je créerais une PME dans le secteur de l’efficacité énergétique » (Voir)
  • Jean-Louis Chaussade (Suez Environnement) : « L’environnement n’est pas un secteur que je voudrais quitter » (Voir)
  • Philippe Darmayan (ArcelorMittal France) : « Je créerais une « usine du futur » ou une entreprise sur le marché des objets connectés » (Voir)
  • Fabrice Domange (AIG France) : « Je pourrais bien me lancer dans les services à la personne » (Voir)
  • Pierre Fleuriot (Crédit Suisse France) : « J’aimerais répliquer les « restos du cœur » dans le domaine de l’éducation » (Voir)
  • Louis Gallois (PSA Peugeot Citroën) : « J’avais pensé à une librairie » (Voir)
  • Antoine Garrigues (Iris Capital) :  » S’il fallait se lancer, je resterais dans l’économie numérique » (Voir)
  • Pierre Kosciusko-Morizet (ex PriceMinister) : « Avec mes associés, nous avons défini plusieurs thèmes, dont l’agriculture, la santé, l’énergie et l’éducation » (Voir)
  • Henri Lachmann (ex Schneider Electric) : « Je me tournerais vers le secteur du e-learning » (Voir)
  • Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac) : « Faire émerger le leader français du média digital » (Voir)
  • Jean-Pierre Letartre (EY France) : « L’offre de produits et de services spécifiques pour le 3e et le 4e âge » (Voir)
  • Philippe Louis-Dreyfus (Louis Dreyfus Armateurs) : « Ce serait dans l’assistance, la réinsertion, l’aide aux personnes, éventuellement dans la sécurité au sens large » (Voir)
  • Xavier Moreno (Astorg Partners) : « Des activités visant d’abord un impact social sur des personnes ou des zones en difficulté » (Voir)
  • Frédéric Oudéa (Société Générale) : « Certainement dans les services financiers » (Voir)
  • François Pérol (BPCE) : « Je monterais une entreprise dans le secteur des paiements sur mobile » (Voir)
  • Jean-Pierre Petit (McDonald’s France) : « Ce serait dans la restauration commerciale » (Voir)
  • Laurent Pfeiffer (Emova Group) : « Ce serait dans la création d’une entreprise socialement responsable dédiée à la restauration d’anciennes demeures » (Voir)
  • Franck Provost (Provalliance) : « Je resterais dans le domaine de la mode » (Voir)
  • Bernard Reybier (Fermob) : « Le challenge serait de créer une entreprise manufacturière et toujours sur des produits grand public » (Voir)
  • Alexandre Ricard (Pernod-Ricard) : « Ce serait dans le domaine du e-commerce » (Voir)
  • Augustin de Romanet (Aéroports de Paris) : « Ce serait dans les services à la personne » (Voir)
  • Bruno Rousset (April) : « Dans le domaine de l’assurance » (Voir)
  • Philippe Salle (Elior) : « Tout ce qui est lié à la domomédecine va révolutionner la manière dont les patients seront gérés » (Voir)
  • Nicolas de Taversnost (M6) : « Si je devais changer, je m’investirais dans l’agroalimentaire » (Voir)
  • Philippe Wahl (La Poste) : « Je créerais une entreprise destinée aux seniors » (Voir)

 

*Certains patrons ont répondu dans le cadre d’interviews accordées au JDN lors des deux années écoulées.

 

 

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