De stagiaire à patron, quatre exemples de réussite professionnelle.

STAGES – C’est la cinquième fois en huit ans que le Parlement s’attelle au sujet de stages en entreprise. Ce mercredi, une proposition de loi socialiste est discutée afin de mettre en oeuvre l’un des 60 engagements de campagne de François Hollande: « Je veux encadrer les stages pour empêcher les abus », promettait le candidat socialiste.

Chaynesse Khirouni, la députée socialiste à l’origine du texte, note que le nombre de stages en entreprises atteint aujourd’hui 1,6 million par an contre 600.000 en 2006. Parmi tous ses lycéens, étudiants ou demandeurs d’emploi seul un petit nombre trouve un emploi à l’issue de ce stage: ils sont 20% selon la dernière enquête annuelle de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC).

Ils sont encore moins nombreux à avoir débuté par un stage et à avoir franchi toutes les marches jusqu’au sommet de l’entreprise dans laquelle ils ont commencé. Voici tout de même quatre exemples français et américains de stagiaires devenus des grands dirigeants.

Denis Hennequin ou la « fast ascension »
denis hennequin

Sa dernière expérience chez Accor s’est mal terminée mais elle n’enlève rien à la première partie du parcours professionnel de Denis Hennequin. Avant de prendre la direction du groupe hôtelier il a en effet régné sur l’empire Macdonald’s en Europe. Tout cela après être parti du plus bas de l’échelle en commençant sa carrière dans le fast-food, comme simple stagiaire.

Nous sommes en 1984. Il a 26 ans et se cherche un avenir. C’est pourquoi il frappe à la porte du géant du hamburger-frites qui est l’illustration, dans son esprit, du rêve américain. Lors de l’entretien d’embauche, on lui conseille d’aller « voir comment ça se passe dans un resto« , raconte-t-il au Point. Après trois jours d’observation dans un McDo parisien, il est envoyé à Mulhouse comme manager stagiaire pendant six mois.

Par la suite, son ascension ne connaîtra pas d’à-coups: gérant d’un restaurant parisien, puis directeur de la région Ile-de-France, on lui confie ensuite le développement, le marketing et le recrutement des franchisés. Jusqu’à prendre la tête de la division française pendant huit ans puis européenne de 2005 à 2009. Vice-président directeur général Europe, il aura été le premier non-américain à exercer des fonctions internationales.

Marry Barra une carrière au service de General Motors
mary barra

C’est une succes-story dont les Etats-Unis ont le secret. Avec sa nomination comme directrice générale de General Motors en décembre dernier, Marry Barra est devenue la première femme à diriger un grand constructeur automobile mondial. L’aboutissement pour cette fille d’un ouvrier de GM qui a débuté dans le groupe comme stagiaire alors qu’elle n’a pas vingt ans.

Elle fait ses débuts chez Pontiac, où son père est un simple ouvrier pour parfaire sa formation d’ingénieure au sein du General Motors Institute. L’obtention d’un MBA à Stanford – financé par GM – en 1990 a donné un coup d’accélérateur à sa carrière. S’en est suivie une ascension de trente ans qui la voit grimper tous les échelons dans toutes les branches de l’entreprise (fabrication, conception et bien sûr direction).

Thierry Boukhari, de la paie à la direction de Gifi
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Certes il n’est pas encore le grand patron de l’enseigne spécialisée l’équipement de la maison et de la famille mais Thierry Boukhari a fait beaucoup de chemin depuis son entrée dans le groupe Gifi en 2003. Il a alors trente ans quand il fait ses premiers pas au service paye de l’entreprise; il n’est armé que d’un deug de droit obtenu à l’université de Bordeaux. Il entre par la petite porte, comme stagiaire, un poste où il restera plusieurs mois.

Il devient ensuite responsable adjoint du service dans lequel il a débuté avant d’en prendre la direction deux ans plus tard. Il grimpe encore un échelon en 2008 en devenant responsable des ressources humaines du groupe puis DRH. Enfin, au début de l’année 2014, il est nommé directeur délégué de Gifi et ses 4500 collaborateurs. « En lien étroit avec le Président Directeur Général je collabore aux missions d’accompagnement stratégique, de gestion opérationnelle, de supervision et d’organisation de l’entreprise », explique-t-il.

Ursula Burns
ursula burns

Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant le magazine américain Forbes l’a classée à plusieurs reprises parmi les femmes les plus puissantes du monde. Ursula Burns est depuis 2009 la grande patronne de Xerox, géant américain de la bureautique. Une consécration 29 ans après avoir mis les pieds dans l’entreprise.

C’était en 1980, elle n’a alors que 22 ans et décroche un stage d’été alors qu’elle suit des études d’ingénieur à l’université de Columbia. Un an plus tard, après avoir obtenu son master elle est embauchée mais n’imagine pas encore devenir la première femme noire à la tête d’un grand groupe. Elle accepte d’ailleurs un job d’assistante qui n’est pas exactement celui auxquelles ses études la prédestinaient.

Pari réussi: elle a pu développer des compétences en management qui lui ont permis de prendre progressivement les rênes de la maison et ses 130.000 collaborateurs. Moralité selon elle, « où vous êtes n’est pas qui vous êtes ».

Le HuffPost  |  Par Alexandre BoudetPublication: 19/02/2014 13h42

 

 

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