Ce que la voiture autonome va changer dans votre vie.

Les véhicules sans conducteurs seront une réalité à l’horizon 2030 et bouleverseront le quotidien.

Vers le zéro accident
90% des accidents de la route proviennent d’erreurs humaines. L’aéronautique et le ferroviaire ont largement démontré que les automatismes permettent de se rapprocher du zéro accident. Pour l’automobile, ce sera particulièrement vrai sur l’autoroute qui est une infrastructure dédiée. Ce sera plus difficile dans la circulation foisonnante des villes du fait de la cohabitation avec les piétons et les cyclistes mais, là aussi, nul doute que la sécurité des voitures autonomes sera « globalement au moins équivalente » (1) à celle des voitures actuelles.
« Kit, viens me chercher »
Les voitures autonomes pourront se garer toutes seules, dans des parkings spécifiques où elles prendront moins de place (plus besoin de conserver un espace entre les véhicules pour ouvrir les portières). Il sera possible de les appeler de sa montre connectée (comme pour « Kit » pour les connaisseurs de la série TV).
On pourra alors disposer d’une voiture à tout moment et on peut penser, d’une part, qu’il sera de ce fait moins pertinent de posséder sa voiture (2) et que, d’autre part, il ne sera plus nécessaire d’avoir une place de parking en bas de chez soi. La voiture autonome va donc contribuer à la mutualisation du parc automobile.
En résumé : moins de voitures, utilisées plus souvent (3) et des parkings plus compacts, soit de la place libérée en ville.
La « guerre des 24h » (4)
Quand on ne conduit pas, on peut faire autre-chose comme… être connecté à internet. C’est pourquoi les GAFA (5) investissent massivement dans la voiture autonome afin que les utilisateurs passent un maximum de temps dans la journée sur la toile. En fonction de vos récentes recherches dans votre moteur de recherchefavori, votre Google car pourra vous proposer de vous amener dans un magasin « recommandé » (et qui se sera acquitté au préalable de son référencement). Big brother is driving you…
Les technologies existent en France mais…
Les constructeurs français communiquent sur leurs projets de voiture autonome et sont probablement à la page, au même titre que leurs concurrents.
Cependant, l’enjeu n’est plus technologique (concevoir des voitures autonomes) mais systémique (développer de nouveaux modèles économiques autour de la voiture autonome). En ce domaine, force est de constater que nos amis américains ont une sérieuse longueur d’avance avec des acteurs de poids tels que Google, Uber, Apple ou Tesla.
La disruption menace et l’automobile pourrait devenir à la mobilité ce qu’est le PC au web : une simple commodité qui ne capte qu’une faible partie de la valeur générée.
Pour autant, la France dispose de sérieux atouts, avec des opérateurs de mobilité présents mondialement (SNCF/Kéolis, Véolia/Transdev…), Bolloré (pourquoi pas une Autolib autonome?) ou encore Blablacar (pour covoiturer demain dans des voitures autonomes).
Alors, chiche?
(1) Selon le principe bien connu du GAME (Globalement Au Moins Equivalent) en sûreté de fonctionnement.
(2) La voiture autonome et partagée ferait partie du modèle économique de Tesla – http://goo.gl/6tGOr3
(3) Actuellement, une voiture passe en moyenne 95% de son temps au parking.
(4) A propos de la « guerre des 24h » voir les interventions de Nicolas Colin, associé fondateur du fond d’investissement The Family (voir ses vidéos sur internet).
(5) Google Apple Facebook Amazon
Chronique de Mathieu Truant

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