Les investissements chinois en France décollent.

Même s’ils restent encore très minoritaires dans la part des investissements étrangers en France, les flux d’argent venus de Chine ont explosé depuis 2005, souligne un rapport de la Banque de France. Le montant total des investissements directs a bondi de 250 millions d’euros en 2005 à 3,5 milliards en 2012 (4,2 milliards en incluant Hongkong), soit 0,8 % du total des investissements étrangers dans l’Hexagone à cette date.

Ce bond découle pour l’essentiel de la prise de participation du fonds souverainCIC dans la filiale d’exploration-production de GDF Suez fin 2011. La prise de participation de Dongfeng dans PSA Peugeot Citroën va avoir le même effet.

titre de comparaison, les investissements des Etats-Unis en France, les plus élevés d’un pays étranger, pèsent entre 90 et 100 milliards d’euros. Ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni dépassent les 60 milliards.

En revanche, la France est le premier pays d’accueil en Europe des investissements créateurs d’emplois en provenance de Chine en 2012, s’arrogeant 21 % des projets dirigés vers l’Europe. Les entreprises chinoises employaient fin 2012 plus de 11 000 personnes en France, privilégiant les secteurs de l’énergie, de l’agroalimentaire, du verre-bois-papier et de l’aéronautique, selon l’Agence française des investissements internationaux.

TRANSFERTS DE TECHNOLOGIES

Pour les analystes, ces investissements sont motivés par l’intérêt d’avoir accès à une marque ou à une technologie, pour pouvoir ensuite l’exporter. Ce qui explique leur intérêt particulier pour des secteurs comme le luxe, les cosmétiques, les vignobles et la pharmacie. L’agroalimentaire « made in France » est également prisé des investisseurs chinois, échaudés par les nombreux scandales sanitaires impliquant de la nourriture en Chine. Le tourisme n’est pas en reste : le Club Med fait l’objet d’une offre publique d’achat controversée du groupe Fosun et de la société de capital-investissement française Ardian.

Le commerce bilatéral entre la France et la Chine – deuxième fournisseur de l’Hexagone et huitième client pour les exportations françaises – est passé de 10 milliards d’euros en 1995 à 60,7 milliards en 2013 (Hongkong inclus), selon le ministère du commerce extérieur.

Mais le déficit commercial s’est fortement creusé à 21,6 milliards en 2013, soit le plus important pour la France sur un déficit total de 61,2 milliards. En 2004, il atteignait seulement 9,8 milliards.

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