Banques : comment la blockchain va révolutionner la connaissance client.

La technologie derrière les monnaies virtuelles permettra aux acteurs bancaires de partager leurs informations sur les individus.

 La blockchainisation du secteur de la finance est en marche. « Nous observerons les premiers usages à grande échelle sur certains marchés dans les deux ans à venir, assure Frédéric Dalibard, responsable du digital de la banque de grande clientèle deNatixis, filiale du groupe BPCE. Et la technologie sera diffusée au plus grand nombre dans les cinq à dix ans. »

Déjà, les banques testent différentes blockchains et applications. A l’international, au sein du consortium R3, qui regroupe 42 acteurs. En France, grâce à l’initiative de la Caisse des Dépôts et Consignations, lancée en décembre dernier avec une quinzaine de partenaires. Et des applications concrètes se dessinent. A commencer par le KYC, acronyme de Know Your Customer, au coeur de la démarche des banques.

Le KYC, fondamental pour lutter contre la fraude

Le KYC est en effet l’un des grands chantiers sur lequel travaillent aussi bien R3 que l’initiative CDC. Cette démarche légale obligatoire à toutes les banques consiste à réunir des informations sur leurs clients pour mieux les identifier et se prémunir des usurpations d’identité, de la fraude, du blanchiment d’argent… « Le KYC est fondamental, assure Philippe Denis, CDO de BNP Paribas Securities Services. Sans KYC sur la blockchain, il sera compliqué d’y réaliser des échanges et transactions. »

Enregistrer les documents sur la blockchain pour éviter la redondance

Aujourd’hui, le processus de KYC est lourd et long : le client doit remplir des documents, la banque les vérifie et apporte la preuve de leur véracité, stocke et surveille les informations… Pour le simplifier, les acteurs bancaires étudient un moyen d’inscrire sur une blockchain infalsifiable et auditable les connaissances authentifiées des contreparties (papiers numérisés, signatures, vérifications…). « Une base de données partagée pourrait permettre aux banques et acteurs financiers de partager les documents de KYC en étant sûrs qu’ils sont légitimes et valides », décrit Frédéric Dalibard, de la banque de financement Natixis, membre du consortium R3. Une telle initiative engendrerait un gain de temps énorme en évitant à chaque banque d’effectuer le processus de vérification d’un client déjà effectué par une autre et réduirait aussi le risque réglementaire.

Le KYC ne serait ainsi plus centralisé au sein de chaque banque. « L’individu aura la main sur ses données dans un environnement distribué et il n’y aura plus de redondance des informations », décrit Philippe Denis. Par exemple, BNP Paribasinscrirait sur la blockchain qu’il a vérifié les documents de tel client et l’information pourra être connue par les autres banques. « Le client aurait accès à ses informations personnelles plus facilement, pourrait rajouter des documents au fil de l’eau, choisir quelles informations il souhaite partager avec tel ou tel acteur… », ajoute Nicolas Châtillon, directeur du développement chez BPCE. Reste à savoir quelle forme prendra le réseau et quels acteurs y participeront ensemble…

Les autres applications de la blockchain dans la finance :

 

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