Ces outils digitaux qui augmentent l’engagement des collaborateurs.

Les entreprises peuvent tenir compte des attentes de leurs salariés grâce à une nouvelle solution : les softwares d’engagement.

La France est championne du monde… du désengagement au travail, selon uneétude menée par Steelcase et Ipsos en 2015. La cause ? Des bureaux bruyants, un manque d’intimité ou des objectifs peu liés à la réalité. Pour éviter cette situation et prendre en compte les attentes des salariés, les entreprises se laissent séduire par des solutions qui permettent d’écouter les collaborateurs en temps réel : les logiciels d’engagement.

« Les pays anglo-saxons ont compris depuis plusieurs années qu’il était possible de s’appuyer sur les outils digitaux pour stimuler l’engagement de tous au travail. D’ailleurs, les pionniers du secteur de l’engagment software, viennent de là-bas. C’est par exemple le cas d’Office Vibe ou encore de Better Company« , affirme Christophe Bergeon fondateur en octobre 2015 de ZestMeUp, une solution digitale qui permet aux managers et aux responsables des ressources humaines de mesurer en temps réel l’état d’esprit des collaborateurs. Wabiness, apporteur d’affaires.

Grâce à ZestMeUp, un manager peut connaître en temps réel l’humeur des collaborateurs. © ZestMeUp

La plateforme ZestMeUp propose plusieurs modules. Celui intitulé daily mood permet par exemple aux salariés de partager anonymement leur humeur du jour, via une note de 1 à 5 qui est retransmise immédiatement au manager. Un bon moyen pour mesurer la conséquence d’une décision sur le moral des équipes. ZestMeUp propose également Ideas, une boîte à idée digitalisée qui peut aider les entreprises à identifier des pistes pour améliorer l’engagement de leurs équipes. Il peut s’agir de plus de réunions, de moins de reporting inutiles ou d’une meilleure gestion des RTT.

Autre solution innovante proposée par les softwares d’engagement, les sondages. « Nous avons créé un outil qui permet de poser 3 questions par semaine à nos clients », expose Kevin Bourgeois qui a fondé avec Robin Nicollet la société Super Mood en août 2015. « Les clients peuvent écrire eux-mêmes leurs questions. Il peut s’agir de questions ouvertes ou de questions fermées, c’est-à-dire avec plusieurs choix de réponses. Mais nous disposons aussi d’un catalogue d’une centaine de questions qui portent aussi bien sur le type de management que sur l’aménagement des bureaux », développe le jeune entrepreneur. « Chaque mois, nous envoyons un rapport d’action. Il est fait grâce à un algorithme qui prend en compte les résultats des sondages mais aussi des études scientifiques, notamment sur le bien-être au travail ou encore le burnout« .

ZestMeUp et SuperMood sont des solutions disponibles sur les ordinateurs de bureau mais aussi sur les téléphones des salariés qui peuvent donc donner leur avis de chez eux ou encore dans les transports en commun. Elles ne sont qu’au début de leur histoire, mais pour le moment, le potentiel est là.

Kevin Bourgeois et Robin Nicollet, fondateurs de la startup SuperMood. © SuperMood

« Je pense que l’avenir est aux softwares d’engagement. Avoir des salariés engagés c’est important. Or, il faut être conscient que le désengagement peut toucher les entreprises de toutes les tailles et de tous les secteurs d’activité. C’est pourquoi, après quelques mois d’activité, nous avons parmi nos clients aussi bien des TPE que de très grosses entreprises telles que EY », explique Christophe Bergeon. Il en est de même pour SuperMood qui revendique parmi ses fidèles de grands groupes comme Zalando, mais aussi des PME.

Labrador Company, société de communication financière fait partie des clients de SuperMood. « Dans notre secteur d’activité nous avons besoin d’avoir des salariés engagés et investis. Pour cela, il est important de savoir ce qu’ils pensent. Nous utilisons SuperMood pour interroger en moyenne 45 collaborateurs. Le chiffre monte parfois à 80 ou 100 collaborateurs », témoigne Julia de Querios, responsable clientèle chez Labrador. « Cet outil nous aide à affiner les changements en temps réel. »

Start up, PME, grands groupes se laissent séduire

Le recours aux logiciels d’engagement permet d’identifier des éléments qui nuisent à la qualité de vie au travail… et que les managers n’avaient pas identifiés. Kevin Bourgeois a plusieurs anecdotes à ce sujet : « Un client s’est aperçu que si les salariés partaient tôt, ce n’était pas parce que le métier était inintéressant et la paie basse… mais à cause d’un manque de lumière. Une autre entreprise a découvert un réel besoin d’activité de team building. La direction n’avait pas pensé à cela car de telles activités avaient été organisées dans le passé. Sauf qu’entre temps, presque toutes l’équipe avait changé ».

Ne pas oublier l’aspect humain

Si les outils digitaux peuvent améliorer la qualité de vie au travail, il est nécessaire de garder à l’esprit la chose suivante : Ils ne sont pas une solution, seulement une étape.

« 90% de nos clients effectuent une action concrète après un mois »

« Au delà de l’aspect outil, il faut une vraie volonté humaine de faire changer les choses. Le digital doit donc être un levier pour fluidifier la communication, donner lieu à de vraies discussions et de vrais changements. Avant d’acquérir un outil digital, les entreprises doivent donc faire en sorte que les salariés osent vraiment dire ce qu’ils veulent. Les managers, de leur côté doivent accepter la critique et oser mettre en œuvre ce qui est préconisé », détaille Kevin Bourgeois. Pour le moment, les choses partent dans la bonne direction : « 90% de nos clients effectuent une action concrète dès le premier mois », se félicite le dirigeant.

 

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